Les fabricants allemands de machines destinées au traitement et à l’emballage de la viande ainsi que des protéines alternatives ont à nouveau pu augmenter nettement leur production en 2021. Les exposants se réjouissent de rencontrer en personne leur clientèle nationale et internationale au Salon IFFA organisé du 14 au 19 mai 2022 à Francfort.
À l’occasion de la conférence de presse pour IFFA 2022, l’Association allemande de l’industrie de l’ingénierie mécanique et des systèmes (Verband deutscher Maschinen- und Anlagenbau – VDMA) annonce que, selon les chiffres provisoires de l’Office fédéral de la statistique (Statistisches Bundesamt), la production allemande de machines destinées aux denrées alimentaires et à l’emballage a pu enregistrer une hausse de 6 pour cent pour atteindre près de 15 milliards d’euros en 2021.
Ainsi, ce segment qui vient au quatrième rang dans la filière du génie mécanique réalise à nouveau un chiffre d’affaires quasiment équivalent au niveau de 2019, donc d’avant la crise.
« Le chiffre d’affaires basé sur l’ingénierie des procédés dans l’industrie de la viande et des protéines évolue à contre-courant des tendances et reste stable avec quelque 1,2 milliard d’euros malgré les conditions difficiles qu’elle a connues en 2020, la première année de Covid-19. Pour 2021, la croissance de notre branche se chiffrera probablement à environ 6 pour cent », indique Klaus Schröter, président du conseil consultatif d’IFFA et de l’Association allemande des constructeurs de machines pour la transformation de la viande au sein de VDMA (VDMA Fachabteilung Fleischverarbeitungsmaschinen).Il escompte également une hausse du même ordre dans le domaine des machines d’emballage.
Exportations allemandes: la croissance en des temps difficiles
Après un léger recul en 2020 (moins 0,8 pour cent), les constructeurs de machines allemands ont pu à nouveau concrétiser une accélération des exportations en 2021.
Le marché américain, déjà prédominant à l’international, s’est particulièrement distingué avec une progression de la demande de plus de 23 pour cent l’année dernière. Des machines allemandes d’une valeur dépassant les 100 millions d’euros ont pris la direction des États-Unis en 2021.
« Dans l’industrie des produits alimentaires américaine, il est très difficile de trouver du personnel opérateur qualifié.
Cela contraint les entreprises à investir dans des technologies modernes et des solutions automatisées afin d’assurer la sûreté et la stabilité de la production. Et la pandémie de Covid-19 a encore renforcé cette tendance », ainsi commente Klaus Schröter l’évolution dynamique sur le marché américain.
Outre les États-Unis, on a aussi relevé de nettes impulsions en provenance de certains marchés d’outremer comme la Chine, le Brésil et l’Australie pour n’en citer que quelques-uns. Par contre, les livraisons allemandes vers de nombreux pays européens ont reculé en 2021 et sont passées sous la barre certes très élevée de l’année précédente.
On a ainsi vendu en 2021 nettement moins de machines en France, en Espagne, au Royaume-Uni ou en Russie. En résumé, les livraisons des entreprises allemandes vers l’étranger ont dépassé en 2021 le résultat considérable de l’exercice précédent de quelque 3 pour cent.
Commerce mondial des machines en expansion – leadership des entreprises allemandes
En 2020, le commerce extérieur international des machines destinées au traitement de la viande (code HS 843850) – sont prises en compte les données des exportations de quelque 50 pays industrialisés – a crû de 1,4 pour cent pour passer à 2,2 milliards d’euros, dont 28 pour cent générés en Allemagne, 26 pour cent aux Pays-Bas et 6 pour cent respectivement aux États-Unis, en Chine et en Italie; suivent le Danemark, l’Espagne, la Pologne, l’Autriche et la Slovaquie avec des parts oscillant entre 3 et 4 pour cent des livraisons.
Le palmarès des dix premiers pays importateurs de machines comprenait en 2020 les États-Unis, la Russie, la Chine, les Pays-Bas, le Canada, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Pologne et l’Espagne.
Pour 2021, VDMA ne dispose jusqu’à présent que des données du commerce extérieur européen selon lesquelles les exportations des pays européens ont au moins augmenté de quelque 3 pour cent. « Malgré les restrictions dans les voyages et les séjours que la pandémie de Covid-19 a imposées, les fabricants de machines ont pu satisfaire leurs clients internationaux.
Mais de nombreux projets ont aussi été reportés en raison du Covid-19 et on escompte seulement une lente reprise des investissements sur certains marchés », telle est l’interprétation que Klaus Schröter donne du développement global des exportations.
Dans ce contexte, il voit de bonnes perspectives pour la soustraitance industrielle en 2022 et au-delà mais en outre des problèmes dans l’exécution des commandes dus aux tensions sur les marchés mondiaux des approvisionnements.
Défis: perturbations dans les chaînes logistiques et tensions dans l’approvisionnement en materiel
Les perturbations persistantes dans les chaînes de livraison ont sérieusement freiné la conjoncture en 2021 – et le font aujourd’hui encore.
Selon une enquête de VDMA auprès de ses entreprises adhérentes, les composants électriques sont encore les plus touchés, suivis par les synthétiques et le caoutchouc ainsi que les métaux et les produits métallurgiques.
Viennent s’ajouter à cela les turbulences dans la logistique de même que la hausse sensible des coûts de transports.
« Les carnets de commande sont bien remplis mais les goulots d’étranglement dans la livraison et les pénuries sur les marchés des matériels et des approvisionnements continueront à gêner la production pendant quelques mois.
Par ailleurs, la hausse des prix de l’énergie et des matériels suscite des inquiétudes et constitue des défis pour tous les constructeurs de machines allemands et européens », déclare Klaus Schröter.
Perspectives positives dans un contexte commercial dynamique
Klaus Schröter voit d’un œil positif les perspectives d’avenir pour les soustraitants du secteur de la boucherie et des protéines.
« L’industrie globale des produits alimentaires est un marché en expansion dynamique, soumis aux évolutions démographiques, aux tendances alimentaires, aux habitudes alimentaires fluctuantes et aux cycles de vie des produits toujours plus courts.
Les entreprises doivent donc satisfaire la demande d’une technologie des systèmes sûre, flexible et économique pour assurer la production, le traitement et l’emballage, ce qui place l’ingénierie mécanique face à des challenges sans cesse renouvelés. »
La vente mondiale de viande ainsi que de protéines alternatives est en augmentation – s’accompagnant d’une dynamique variable et d’accents différents selon les régions. La consommation de viande est par exemple stabilisée à un niveau élevé ou n’accuse qu’une légère baisse dans la plupart des pays d’Europe occidentale et en Amérique du Nord.
Parallèlement, le marché des protéines alternatives s’y développe à un niveau actuellement encore faible mais affiche néanmoins de forts taux de croissance.
Selon Euromonitor International, le volume global des ventes de viande s’amplifiera de 14 pour cent jusqu’en 2026 et la vente des alternatives à base végétale de 23 pour cent.
Pour Klaus Schröter, l’accent également placé sur les protéines alternatives à IFFA est une belle opportunité pour l’industrie sous-traitante et le Salon luimême.
« Le savoir-faire technologique de la branche revêt une grande importance pour les producteurs d’alternatives protéinées à base de plantes et l’ouverture d’IFFA nous permet dans le même temps de prospecter un groupe cible supplémentaire », poursuit Schröter, faisant remarquer qu’on utilise souvent les mêmes ingénieries des procédés et que les nouveaux champs d’application entraînent fréquemment des adaptations techniques spécifiques aux produits ainsi que des innovations.
Pour l’exercice 2022 et au-delà, on escompte que le Salon phare mondial IFFA organisé du 14 au 19 mai à Francfort génèrera des impulsions positives.
« Nous nous réjouissons doublement que l’industrie internationale de la sous-traitance présente ses innovations et toute sa compétence à la principale plate-forme de la branche professionnelle et que nous puissions enfin tous discuter des exigences et des tendances dans un échange personnel avec le public professionnel international », conclut Klaus Schröter, président de l’Association allemande des constructeurs de machines pour la transformation de la viande au sein de VDMA.
